La finance durable : une approche pour financer la transition écologique.

C’est une approche qui vise à encourager les investissements dans des projets et des entreprises qui contribuent à la transition vers une économie plus durable et respectueuse de l’environnement. Elle est née de la prise de conscience croissante des enjeux environnementaux et sociaux, et de la nécessité de les intégrer dans les décisions d’investissement pour financer la transition écologique.

Concrètement, la finance durable se matérialise par la prise en compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions d’investissement. Les investisseurs cherchent à financer des projets et des entreprises qui respectent ces critères, et à exclure ceux qui ne les respectent pas.

La finance durable regroupe différentes pratiques :

  • L’investissement responsable qui demande aux investisseurs d’investir dans des entreprises qui respectent des normes élevées en matière d’ESG et à exclure celles qui ne les respectent pas.
  • La finance verte, qui réunit toutes les opérations financières en faveur de la transition énergétique (notamment via des green bonds).
  • La finance solidaire, principalement orientée sur des critères sociaux.
  • Et le social business qui concentre les entreprises dont la finalité et les bénéfices se concentrent sur le social.

Comment repérer un produit financier responsable ?

Via des labels

Il existe plusieurs labels de finance durable qui permettent aux investisseurs de repérer les produits financiers respectant certaines normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). En voici quelques exemples :

  • Le label ISR (Investissement Socialement Responsable) : créé en France en 2016, il est délivré par l’Etat français aux fonds d’investissement qui intègrent des critères ESG dans leur politique d’investissement. Aujourd’hui critiqué par les acteurs engagés du secteur qui lui reprochent son manque d’ambition, notamment le FIR (Forum pour l’Investissement Responsable) qui a par exemple décidé de se retirer du comité de promotion du label ISR (Source).
  • Le label Greenfin, français, il est considéré comme le plus exigeant, il a la particularité d’exclure les fonds qui investissent dans des entreprises opérant dans le nucléaire et les énergies fossiles.
  • Le label Luxembourgeois LuxFLAG ESG créé en 2006.
  • Le label FNG-Siegel, créé en Allemagne en 2015
  • Le label Nordic Swan Ecolabel, créé en Suède en 1989.

Ces labels permettent aux investisseurs de repérer plus facilement les produits financiers responsables.

Via des réglementations

La finance verte est souvent accusée de greenwashing. En effet, le manque de transparence des acteurs du secteur sur les indicateurs, les méthodologies utilisées et les calculs des données pour déclarer qu’un investissement est responsable a soulevé et soulève encore, des critiques nombreuses et virulentes (on se souvient du scandale autour d’Orpéa).

Pour faire face à cette situation, l’Union Européenne a mis en application en mars 2021 le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) qui oblige les acteurs financiers à publier des informations sur la prise en compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs stratégies d’investissement. La SFDR distingue trois catégories : les fonds dits « classiques », Article 6, qui ne comportent aucune démarche ESG spécifique, les fonds Article 8 qui font la promotion des caractéristiques environnementales, durables ou sociétales et ceux qui ont pour objectif d’investir durablement, ce sont les fonds Article 9.

Cette réglementation permet donc de définir une base commune pour l’investissement responsable, cependant, il existe un flou autour de la définition d’un objectif d’investissement responsable (Article 9). En effet, chaque société de gestion peut et doit y adosser sa propre définition en fonction de sa propre politique d’investissement. Par exemple, certains acteurs engagés sur ces sujets de finance durable tels que Sycomore AM et SWEN Capital Partners utilisent la NEC pour définir ce qu’est un investissement durable (plus d’infos ici). SWEN Capital Partners utilise également la taxonomie européenne (découvrez-en plus ici), tandis que Sycomore AM possède des outils pour mesurer le niveau de contribution sur les aspects sociaux et de gouvernance.

En effet, certains acteurs financiers peuvent privilégier la lutte contre le changement climatique, tandis que d’autres se concentreront sur la promotion de l’égalité ou de la diversité en entreprise. Cependant, l’absence de définition claire ne permet pas, à date, de garantir l’homogénéité et la transparence promise dans la définition et la pratique de l’investissement responsable. Et les attaques se multiplient par les ONGs et média ; un exemple récent est la sortie d’une enquête conjointe d’une dizaine de médias européens en partenariat avec Follow the Money : La grande tromperie des fonds d’investissement « verts ».

En conclusion, la finance durable et l’investissement responsable sont des approches qui ont émergé pour répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance auxquels font face notre économie et à l’intégration dans le monde de la finance de ces problématiques, conscients que la finance possède les moyens de financer la transition. Ces approches s’appuient sur des outils de régulation et des labels, tels que le label ISR, pour garantir une prise en compte des critères ESG dans les décisions d’investissement. Cependant, des limites et des critiques subsistent, notamment sur l’efficacité de ces approches à long terme, ou sur leur manque de contrôle et de transparence.

Écrit par Sophie Barnabé